A l'ABRI SOUS MON TILLEUL
Quelqu'un m'a dit un jour que souvent autrefois, il était coutume dans les fermes de planter un tilleul en signe de protection. Je ne sais pas si c'est vrai mais en tout cas j'ai la chance d'avoir dans mon jardin un magnifique tilleul et cett arbre est à ce jour le plus grand et le plus majestueux arbre sur notre terrain.
J'aime à m'y rerouver seule, ou en famille, car il est vrai qu'on s'y sent bien sous ce tilleul, surtout par les belles journées où l'on aime y prendre le goûter avec les enfants, y dessiner, où faire la sieste comme notre chien Owen qui adore s'y reposer.
Rien qu' à le regarder on se sent plus calme, plus serain!! J'aime beaucoup cet arbre et je ne dois pas être la seule car j'ai trouvé un bien joli poème à son sujet et j'aimerais le partager avec vous.
Sous le tilleul de mon père
par Valérie Faisien
Lorsque vient la fin du jour, me sentant parfois si seule, je rejoins un merveilleux et rassurant tilleul. Il est ce qu’il y a de mieux pour ce que j’ai ! Toutes ses branches sont peuplées de geais ! Assise à son pied, je ne vois que du bleu… le bleu du roi. Plus de peur, plus d’horreur, plus d’effroi. Mais un grand bleu très calme faisant et défaisant les vagues de l’océan et de l’âme. Et tous les bleus pâlissent à l’idée d’une larme… J’entends l’arbre qui me parle pour que j’aie moins mal. Et je m’en vais, loin de vous, si loin… dans des lumières amicales. Je jette en terre mes racines encrées pour qu’il m’inspire de son souffle sacré. Ma tête appuyée contre l’écorce, pour qu’elle puisse en percevoir la force. Et je m’en vais, loin de vous, si loin… dans des lumières amicales, humant le doux parfum du prochain été et de la brise maritime. Rien ne m’atteindra ici, ni bourreau ni bave de crapaud, ni abîme. Rien ne m’atteindra ici, ni guillotine ni prison ni déraison. Personne n’investira ma maison qui a pour toit, le ciel ! Personne ne viendra déverser sur mon sol, son fiel ! Personne ne viendra menacer, insulter, interdire. Tout retournera à la mer, il le faudra…et c’est tout dire. M’entourant de ses bras, mon arbre me dit d’écrire ce que le ciel pour moi voudra : Celui qui veut sauver sa vie, la perdra. Les chiens ont une langue de bois et je leurs réponds avec la langue de Molière. Vous étiez les premiers de votre classe et les derniers ne seront plus dans l’ornière ! Tout a un prix. Il faudra payer car j’ai la plume bleue du geai qui éveille l’ esprit. Tout retrouvera sa place. Justice et amour me seront rendus sous le tilleul et vous crierez grâce !